mercredi 7 novembre 2012

Grèce : 48 heures de grève générale


La Grèce est une nouvelle fois en grève générale mardi 6 et mercredi 7 novembre en réaction au vote du 3ème Mordorandum. A l’appel des deux principaux syndicats du pays, des dizaines de milliers de grecs ont manifesté dans la rue pour protester contre le projet pluri-annuel d’austérité déposé lundi au parlement. 

Soulignons que ce texte de 500 pages a été distribué lundi aux députés pour être voté mercredi soir au Parlement ! Bel exemple de processus démocratique. 

Mardi, en raison de l’appel à la grève générale, Athènes était quasiment déserte, aucun transport en commun, ni taxi, ne circulait, la plupart des services publics étaient fermés. La grève touche aussi la justice, juges et avocats, ainsi que les hôpitaux et le transport aérien et maritime. 


D’imposantes manifestations se sont déroulées à Athènes, à Thessalonique, mais aussi en province (Patras, Heraklion) et dans certaines îles. Derrière la banderole « Les humains devant tout le reste, pas de chiffres et pas de mesures », 35.000 personnes ont défilé à Athènes, à l’appel des deux principaux syndicats, GSEE et Adedy, et 15.000 à l’appel du syndicat communiste Pame. A Salonique, la seconde ville du pays dans le nord très touché par le chômage, le cortège a rassemblé 20.000 personnes. 

Le projet de loi pluriannuel 2013-2016 prévoit de nouvelles coupes budgétaires pour plus de 18 milliards d’euros, dont 16,5 milliards avant 2014. Pour y parvenir le gouvernement d'union entre la droite et le Pasok (le PS grec) propose de réduire encore salaires dans la fonction publique et pensions, notamment en supprimant les 13ème et 14ème mois, de repousser de deux ans l’âge de départ à la retraite en la fixant à 67 ans, de poursuivre la réorganisation de la fonction publique et de libéraliser le marché du travail et des services. 

« Ces mesures nous ramènent de nombreuses années en arrière. Tous les droits du travail conquis par le peuple grec depuis la deuxième guerre mondiale et la fin de la dictature sont annulés », a déclaré une syndicaliste, Marie Lavrentiadou. 

Les bailleurs de fonds internationaux, la fameuse troïka, Union européenne, BCE  et Fonds monétaire international (FMI), ont fait de l’adoption de ces mesures, ainsi que de celle du budget d’Etat de 2013, qui doit être voté dimanche, une condition sine qua non pour débloquer la prochaine tranche d’aide (31,2 milliards d’euros) des prêts consentis à la Grèce. 

Alexis Tsipras, le leader de la gauche radicale Syriza, qui participait à la manifestation, a estimé que le gouvernement de coalition « ridiculisait » la constitution « en transformant le parlement en un club d’approbation des décrets de la troïka » UE-BCE-FMI ».

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