vendredi 18 janvier 2013

Soutien au peuple kurde, soutien aux femmes kurdes, vérité sur les crimes, par la Marche Mondiale des Femmes


Déclaration du Comité International de la Marche Mondiale des Femmes 

Au moment même où nous vous envoyons ce message, se tiennent les funérailles des trois femmes kurdes : Sakine Cansiz, co-fondatrice du PKK (Parti des travailleuses du Kurdistan), Fidan Dogan, représentante du KNK (Congrès National du Kurdistan) et l’activiste Leyla Soylemez. Le 9 janvier, elles ont été retrouvées exécutées, une balle dans la nuque, dans le siège du bureau d’Information Kurde à Paris en France, pays où elles vivaient exilées. 

Ces trois femmes portent le visage et le nom de toutes les femmes anonymes qui luttent pour l’indépendance du peuple kurde. 

 L’exécution de ces trois femmes, effectuée de façon très professionnelle, a lieu au moment où l’État Turc et Abdullah Ocalan, leader du PKK, incarcéré depuis 1999, renouvellent les dialogues pour démarrer un processus de paix et mettre ainsi fin à une guerre non déclarée où plus de 40 000 kurdes ont été exécutés depuis 1984. 


Parmi les conditions imposées par le PKK pour instaurer ces conversations, il y a la reconnaissance de la part de l’État Turc des droits politiques et culturels du people kurde et l’amélioration des conditions de détention d’Abdullah Ocalan, en isolement complet depuis 15 ans. 

Pour nous, il est bien clair que l’extermination des femmes qui luttent pour les droits de leur peuple ne bénéficie qu’à l’État oppresseur et à ses alliés. Nos camarades kurdes nous disent que le gouvernement Turc déclare ouvertement que “ les opérations de sécurité et les négociations se poursuivront”. Elles dénoncent aussi qu’un attentat pareil ne peut avoir lieu sans la complicité du parti au le pouvoir, Justice et Développement (AKP dans l’acronyme original), de l’État français et des autres États européens. 

Pendant que le gouvernement Turc prononce un discours de négociation de la paix, il met en place une politique de disparition physique des leaders de la résistance – comme Sakiné, connue pour sa lutte contre la torture dans la prison de Diyarbakir à l’époque de la dictature militaire - et de l’incarcération d’hommes et de femmes syndicalistes, parlementaires, défenseurs des droits humains, journalistes comme Pinak Selek et des camarades du KESK (Confédération des Syndicats de Fonctionnaires de Turquie ), que nous avons suivi ces dernières années. 

Nous, Marche Mondiale des Femmes, condamnons ce crime, le dénonçons comme une grave atteinte à la paix et la lutte pour la liberté et déclarons notre solidarité avec les femmes et le peuple kurde. 

Le 12 janvier, nous avons rejoint la grande manifestation des manifestant-es kurdes présent-es à Paris, en provenance de différents lieux d’Europe, afin de d’exiger des autorités françaises une investigation exhaustive et le signalement des responsables de ces exterminations. 

Nous sommes aussi dans les rues de Turquie pour accompagner nos camarades kurdes qui affirment que l'expérience et la mémoire de ces martyres seront nos guides dans ce chemin de résistance vers la liberté : la peine et la douleur ne nous arrêteront pas, au contraire, elles renforcent notre volonté et notre détermination qui nous conduirons à la victoire”


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